Point du Jour Conseil

L’IA : Un atout pour la science, mais jusqu’où ?

L’intelligence artificielle (IA) transforme notre société, et la recherche scientifique n’y échappe pas. Mais, malgré ses performances, elle reste un outil au service des chercheurs. Elle accélère et approfondit les découvertes, sans remplacer l’intuition et la pensée critique humaines.

Cependant, son rôle pourrait évoluer. Il est donc essentiel de suivre ses avancées et d’anticiper leur impact sur la production du savoir.

Une puissance d’analyse et d’optimisation

L’IA excelle dans le traitement rapide de grandes quantités de données. Ses applications en science sont nombreuses :

  • Analyse de données massives : Elle détecte des tendances et anomalies invisibles à l’œil humain.
  • Modélisation de systèmes complexes : Elle crée des modèles prédictifs dans des domaines comme la climatologie, la génomique ou la physique quantique.
  • Accélération des découvertes : Elle génère de nouvelles hypothèses et explore des pistes inédites.

Comme le souligne Joëlle Barral, directrice de la recherche fondamentale en IA chez Google DeepMind : « L’IA va permettre d’accélérer la recherche scientifique, bien plus qu’on ne peut l’imaginer. »   (Le Monde)

Des limites bien réelles

Malgré ces avancées, l’IA ne remplace pas les scientifiques.

  • Manque de curiosité et d’esprit critique : Elle ne sait pas poser les bonnes questions.
  • Absence de créativité : Elle repère des corrélations, mais n’innove pas.
  • Besoin d’interprétation humaine : Ses résultats doivent être compris et validés par des chercheurs.

L’IA doit donc être perçue comme un outil, non comme un acteur autonome de la recherche.

L’Europe : une approche stratégique de l’IA scientifique

Contrairement aux États-Unis et à la Chine, l’Europe mise sur une IA éthique et explicable, plutôt que sur la puissance brute. Cette approche lui permet de se démarquer et d’innover.

Pour maintenir son avance, elle devra encourager la collaboration entre chercheurs et ingénieurs tout en garantissant un cadre réglementaire adapté.

Pour en savoir plus sur l’approche stratégique de l’UE en matière d’IA, consultez ce lien.

Vers une collaboration optimisée

L’IA et les chercheurs ne sont pas en concurrence, mais complémentaires. Pour une collaboration efficace, plusieurs défis restent à relever :

  • Créer des systèmes adaptatifs, prenant en compte le contexte et les besoins des scientifiques.
  • Développer une IA explicable (XAI), afin que ses résultats soient clairs et interprétables.
  • Former les chercheurs à travailler avec l’IA, pour une meilleure synergie homme-machine.

Conclusion : Un levier, pas un moteur

L’IA révolutionne la science, mais elle reste un outil. Seule la réflexion humaine peut réellement faire avancer les connaissances.

L’enjeu n’est donc pas de remplacer les chercheurs, mais de leur fournir des instruments toujours plus performants pour explorer l’inconnu et repousser les frontières du savoir.

https://www.youtube.com/watch?v=E3pyXXafIOI&t=1s

Réforme PLF 2025 : Impact et solutions pour les entreprises

Introduction : Un contexte législatif tendu

Le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025 introduit des changements majeurs dans les dispositifs fiscaux liés à l’innovation en France. Adopté après l’utilisation de l’article 49.3, ce texte impacte directement le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), le Crédit d’Impôt Innovation (CII), le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI) et d’autres dispositifs. Par conséquent, Point du Jour Conseil vous propose une analyse complète pour comprendre ces évolutions et anticiper leurs effets.

En effet, le PLF 2025 a été adopté dans un contexte législatif tendu, marqué par des débats intenses et l’engagement de la responsabilité du gouvernement via l’article 49.3. Ainsi, le texte sur lequel le gouvernement a engagé sa responsabilité est disponible sur le site de l’Assemblée Nationale ici. Ces nouvelles mesures s’appliqueront principalement aux dépenses engagées à partir de 2025, sauf exceptions comme la prorogation rétroactive du CII au 1er janvier 2025.

Crédit d’Impôt Recherche (CIR) : Une assiette réduite

Le CIR, dispositif phare pour soutenir la R&D, subit plusieurs ajustements significatifs :

1. Réduction des frais de fonctionnement

Tout d’abord, le taux passe de 43 % à 40 %. Cela réduit la part des dépenses indirectes éligibles.

2. Suppression des avantages liés aux jeunes docteurs

Par ailleurs, le doublement des dépenses pour l’embauche des jeunes docteurs est supprimé.

3. Exclusion de certaines dépenses

  • Notamment, les dépenses liées à la veille technologique.
  • De plus, les frais de brevets et certificats d’obtention végétale (COV), incluant leur prise, maintenance et défense, ne sont plus éligibles.

4. Nouvelle définition des aides publiques

Désormais, les subventions publiques incluent également les aides versées par des entités privées chargées d’une mission de service public.

Ces modifications visent à recentrer le dispositif sur les projets stratégiques en matière de recherche et développement. Ainsi, pour aller plus loin et optimiser votre gestion fiscale, découvrez nos Défis comptables et fiscaux : Stratégies gagnantes pour PME.

Crédit d’Impôt Innovation (CII) : Prolongation et ajustement

Le CII est une opportunité importante pour les PME innovantes. Heureusement, ce dispositif est prolongé jusqu’au 31 décembre 2027. Cependant, il est important de noter que son taux est réduit de 30 % à 20 %. Par conséquent, cette évolution nécessite une anticipation accrue des dépenses pour maximiser vos avantages fiscaux.

Statut JEI : Un dispositif toujours avantageux en 2025

Le statut JEI continue d’offrir un cadre fiscal favorable aux startups et jeunes entreprises innovantes.

Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2025 en cours d’étude prévoit :

1. Augmentation du seuil d’intensité des dépenses en R&D

Désormais, ce seuil passerait de 15 % à 20 %. Cela recentre le dispositif sur les entreprises à plus forte intensité de R&D.

2. Maintien des exonérations sociales

En outre, les avantages liés aux charges sociales restent inchangés.

Toutefois, nous vous tiendrons informés dans les semaines à venir des dispositions relatives au PLFSS 2025.

Ce qui ne change pas

Cependant, certains dispositifs fiscaux restent inchangés dans le PLF 2025 :

  • Crédit d’Impôt Collaboration (CICo) : Maintenu jusqu’en 2027 sans modification.
  • Crédit d’Impôt Investissements Industrie Verte (C3IV) : Prolongé jusqu’au 31 décembre 2025.
  • IP Box : Le régime fiscal favorable aux revenus issus de la propriété intellectuelle reste intact.

Ainsi, ces dispositifs offrent toujours des opportunités complémentaires pour les entreprises innovantes.

Impact concret pour les entreprises

1. PME employant des jeunes docteurs

Désormais, elle perd le doublement des dépenses associées. Cela nécessite donc une adaptation stratégique en matière de R&D.

2. Startup investissant dans la veille technologique

Désormais, ces dépenses ne pourront plus être déduites dans le CIR. Cela impactera directement son budget R&D.

3. Grand groupe pharmaceutique avec d’importantes dépenses en brevets

Dorénavant, il devra revoir sa stratégie de propriété intellectuelle ainsi que son financement R&D.

Opportunités et prochaines étapes

Le PLF 2025 marque un tournant dans le financement public de l’innovation en France. Certaines mesures se durcissent, mais des opportunités subsistent, notamment grâce à des dispositifs comme le CII ou le statut JEI. Par conséquent, anticiper et adapter votre stratégie fiscale est désormais essentiel.

Afin d’en savoir plus sur ces enjeux, découvrez cette vidéo qui explore les défis du financement de l’innovation et du Crédit d’Impôt Recherche en 2025 :

Besoin d’un accompagnement personnalisé ? Contactez nos experts pour optimiser votre stratégie fiscale et tirer parti des opportunités du PLF 2025. Prenez rendez-vous avec un expert.

8 Tendances Clés pour 2025 : Financez votre innovation !

Par Point du Jour Conseil

L’année 2025 s’annonce pleine de défis et d’opportunités pour les entreprises innovantes. Avec un paysage économique et technologique en mutation rapide, les organisations doivent s’adapter pour rester compétitives et exploiter les nouvelles sources de financement. Chez Point du Jour Conseil, experts en financement de l’innovation, voici les 8 tendances clés qui redéfiniront vos stratégies cette année.

1. Intelligence Artificielle Éthique et Adaptative

L’essor de l’intelligence artificielle (IA) pose des enjeux éthiques critiques. En 2025, les entreprises devront privilégier des solutions d’IA transparentes et explicables pour inspirer la confiance des investisseurs.

Astuce : Explorez des dispositifs comme le programme France 2030 ou les appels à projets Bpifrance pour financer vos projets d’IA éthique.

2. Transition Écologique Accélérée

La priorité donnée au développement durable influence fortement les décisions d’investissement. Intégrer des pratiques écoresponsables comme l’économie circulaire ou les énergies renouvelables peut attirer des financements spécifiques.

À ne pas manquer : Les appels à projets ADEME ou les fonds spécialisés dans l’impact environnemental soutiennent ce type d’initiative.

3. Digitalisation des Services Financiers

Les fintechs bousculent le secteur bancaire traditionnel avec des services numériques adaptés. Proposer des solutions centrées sur l’expérience client est un atout pour obtenir des financements.

Ressource utile : Découvrez le soutien de la French Tech ou les accélérateurs de startups spécialisés.

4. Innovation Responsable

Les projets ayant un impact sociétal positif captent davantage l’intérêt des investisseurs en 2025. Les fonds d’impact social et les programmes européens favorisent ce type d’innovation.

Plus d’infos : Consultez notre article sur l’innovation sociale et ses solutions durables.

5. Mobilité Connectée et Services MaaS

La mobilité connectée via le MaaS (Mobility as a Service) est une opportunité de croissance majeure pour les startups innovantes.

Opportunités : Regardez les financements des ministères des Transports et de la Transition écologique.

6. Data Mesh et Architecture Distribuée

Une gestion décentralisée des données améliore la performance des entreprises et facilite l’innovation. Bpifrance propose des financements pour la transformation digitale.

Découvrez : Les subventions du programme Horizon Europe pour l’innovation technologique.

7. Jumeaux Numériques : Une Révolution pour l’Industrie et la R&D

Les jumeaux numériques, ou « digital twins », sont des répliques virtuelles d’objets, de systèmes ou de processus physiques, permettant de simuler, analyser et optimiser leurs performances en temps réel.

Applications en Industrie :

  • Conception et Innovation Produits : Facilite l’interaction dynamique entre la production, la chaîne d’approvisionnement et la R&D.
  • Optimisation de la Production : Intégration de modèles 3D et données en temps réel pour améliorer la gestion des opérations.
  • Maintenance Prédictive : Surveillance en temps réel et analyse prédictive pour anticiper les pannes et réduire les coûts.

Applications en R&D :

  • Prototypage Virtuel : Réduction des délais et coûts de mise sur le marché grâce aux simulations avancées.
  • Simulation Avancée : Expérimentation et optimisation des produits avant leur production réelle.
  • Amélioration Continue : Utilisation des données recueillies pour affiner les conceptions et innover continuellement.

8. Cybersécurité Renforcée

Avec l’augmentation des cyberattaques, investir dans des solutions de cybersécurité est indispensable. Ce domaine bénéficie également d’un fort soutien financier.

À explorer : Consultez les outils et aides proposés par l’ANSSI et Bpifrance.

Conclusion

En 2025, le développement durable, le digital et la responsabilité sociétale deviennent incontournables. Point du Jour Conseil vous aide à anticiper ces évolutions et à obtenir les financements nécessaires pour innover avec succès.

Contactez-nous dès aujourd’hui pour définir ensemble votre stratégie de financement !

Vidéo complémentaire

 

Innovation : savoir surpasser l’échec pour réussir

C’est un fait ! Rien ne se passe jamais comme prévu. Même les plus belles réussites cachent souvent des moments d’échecs cuisants et de remise en question !

 

L’innovation est nécessaire à la survie des entreprises. Pour autant encore bon nombre d’entre elles hésitent à explorer de nouvelles idées par peur de l’échec.

En plus de la perte nette des investissements encourus, l’échec fait naître un sentiment de honte, pensant que le marché perdra toute confiance en la marque et ses produits. Pire, en plus du constat d’échec il faut encore faire amende honorable et accepter les injonctions d’experts qui viennent nous expliquer nos erreurs pendant les phases sensibles de prise de décision.

La peur de l’échec est tellement présente que les succès sont encore trop souvent exprimés par des récits édifiants et fantasmés. On y retrouve le mythe de l’entrepreneur schumpétérien qui a su manœuvrer avec habileté entre une technologie inexploitée et un marché non préparé. Sa réussite était écrite, tout était anticipé alors même qu’il imaginait le produit dans le garage de ses parents !

Il ne faut pas se leurrer, toute entreprise est passée, passe ou passera inévitablement par une phase d’échec et de remise en question profonde, et particulièrement dans les étapes d’innovation. Les obstacles sont nombreux, et encore plus pour les petites et moyennes entreprises.

Si vous leur posez directement la question les entrepreneurs vous le diront : l’échec est indispensable à toute réussite !

Mais alors comment faire pour réussir malgré nos échecs ?

 

Dépasser sa peur de l’échec

Dans les processus d’innovation, en particulier ceux qui découlent de démarches de créativité, il est attendu de transformer ses idées en actions concrètes. Et pour cela, il faut expérimenter. C’est un peu comme si l’on voulait se lancer dans une nouvelle pratique, physique ou sportive, qui nécessite d’oser et de prendre des risques… comme celle d’apprendre à faire du vélo ou à skier. Impossible d’y arriver du premier coup, c’est-à-dire sans essayer, donc sans tomber !

L’échec doit être vu comme l’absence du résultat attendu à un instant donné ; sans remettre en question ce que nous sommes ou ce que nous valons (en tant qu’individu ou entreprise). Un échec ne doit certainement pas présumer de notre capacité à y parvenir dans le futur. Au contraire, il est l’occasion de mesurer ses lacunes, mais également de mobiliser de nouvelles ressources.

En nous obligeant à prendre du recul sur la situation, l’échec nous apprend à faire mieux ! Pour cela, il est impératif d’acter et d’analyser nos échecs. Ce n’est qu’en remettant l’échec dans son contexte et en cherchant à en comprendre les raisons que nous pourrons trouver les solutions pour rebondir et en faire quelque chose de positif.

Malheureusement, l’éducation à la française reste dans une culture de la réussite. Elle n’encourage pas à intégrer l’échec dans le management de projet mais force à l’oublier pour repartir d’une page blanche. Pourtant les échecs productifs sont bel et bien ceux qui sont analysés progressivement et régulièrement. C’est la seule manière d’améliorer notre capacité à innover !

L’échec nous apprend à faire mieux !

Parler régulièrement des ses échecs, les décrire avec ses collaborateurs, collègues et autres personnes, est la manière la plus efficace pour trouver de bonnes idées qui permettront de transformer ces déconvenues en de nouvelles opportunités de réussite. 

Enfin, il faut considérer que l’échec ne marque pas la fin d’une histoire mais le commencement d’un processus de réinvention. Le fait d’échouer implique de trouver de nouveaux moyens, de nouvelles solutions. 

Dans une stratégie de croissance par l’innovation, il est donc indispensable de créer une culture d’entreprise où l’erreur est considérée comme une étape du cheminement créatif.

 

Surpasser l’échec grâce à sa vision

Le constat d’échec ne doit pas amener systématiquement à reconsidérer la vision, bien au contraire… L’état futur imaginé pour l’entreprise et son environnement doit servir de guide et de moteur pour avancer et persévérer.

La vision aide l’organisation à rester concentrée sur les grands enjeux qu’elle se donne. Elle se dote alors d’outils d’évaluation qui servent à analyser ce qui n’a pas fonctionné et à trouver les changements nécessaires pour améliorer les chances de succès à l’avenir. De cette façon, les échecs se transforment en opportunités de croissance et d’amélioration.

Se réinventer oui ! Mais sans jamais perdre de vue le cap à atteindre : défini par la vision de l’entreprise et la mission qu’elle se donne.

Les entrepreneurs qui réussissent sont ceux qui arrivent à passer outre les cascades d’échecs, convaincus du bien fondé de leur vision et de leur proposition de valeur vis-à-vis du marché.

Nous retrouvons bon nombre d’exemples de vision. Pour les plus connues : “créer un meilleur quotidien pour le plus grand nombre”, “accélérer la transition du monde vers une énergie durable” ou encore “le style ne doit pas coûter cher”, “diffuser les idées” ! La réussite d’Apple tient dans sa persévérance à “fabriquer les meilleurs produits au monde et laisser le monde meilleur que nous ne l’avons trouvé”. C’est bien grâce à cet énoncé que les échecs de la marque (et il y en a !) ont servi à développer les produits que nous connaissons aujourd’hui.

Lorsque l’on parle d’innovation, il faut garder en tête que la vision oriente la stratégie produit et sa communication dans l’entreprise. Elle fixe le cap, donne du sens et, en étant partagée par toutes les parties prenantes, elle aide les équipes à faire les bons choix quant aux pistes à explorer et/ou à améliorer.

 

Devancer le manque de ressources en cas d’échec

Selon le secteur ou la taille de l’entreprise, plusieurs obstacles peuvent mettre en échec un projet de R&D ou d’innovation.

D’après une étude de 2020, “les obstacles non-technologiques à l’innovation ont bien plus de poids que les obstacles technologiques”. Parmi eux se trouve l’aspect financier, le manque de personnel qualifié ou encore la perception d’inutilité de l’innovation.

Les principales raisons de ne pas innover

Face à ses freins comment investir et réinvestir dans un climat d’échec pour aller trouver la réussite ? Comment capter les bonnes ressources et les renouveler ?

Réponse 1 : Bien combiner les compétences

Pour qu’une innovation fonctionne et donc pour diminuer les risques d’échec, l’expertise technique à elle seule ne suffit pas. Il est nécessaire d’instaurer un échange avec les commerciaux, les utilisateurs et les distributeurs. Cela va permettre d’obtenir des retours d’expérience quant à l’utilisation et l’utilité du produit, mais aussi de développer et d’ajuster les arguments de vente. De nombreux experts en management de l’innovation affirment que “combiner de manière efficace des compétences de natures différentes” est une des clés pour limiter l’échec.

Réponse 2 : faire de l’échec frugal

C’est-à-dire se mettre rapidement, avec le moins de ressources possibles, en situation d’échec. Si vous accélérez les phases d’échec pour en apprendre le plus possible, le risque d’arriver à l’échec ultime – qui arrive alors que toutes les ressources sont consommées – diminuera drastiquement.

La méthode en test and learn s’y prête parfaitement. Il s’agit de mettre en œuvre des chantiers -Test- ayant pour but de valider le déploiement d’un projet de plus grande envergure, en s’appuyant sur les retours d’expérience (des clients et des opérationnels), et des chantiers -Learn- pour identifier, corriger et optimiser les lacunes et capitaliser sur les premières réussites. D’autres méthodes existent comme le fail fast (échec accéléré) pour identifier rapidement les problèmes et axes d’amélioration, ou le fail cheap (échec à bas coûts) pour encourager les essais tout en maîtrisant les budgets.

Réponse 3 : trouver des sources de financement

Le problème est un manque de visibilité sur le coût global du projet avant ROI. Il est toujours possible d’imaginer des budgets mais l’innovation reste une source d’incertitude forte qui rend opaque toute prévision. Toute raison gardée il s’agit alors de puiser dans l’ensemble des ressources accessibles (capital, dette et aides publiques).

Les financements publics pour l’innovation sont justement là pour amortir le risque projet et les échecs répétés avant la mise sur le marché. Ils offrent aux entreprises le temps d’itérer avant la véritable pénétration de marché. Par ailleurs, les financements publics ont un effet structurant : le montage d’un dossier vous permettra de balayer toutes les facettes de votre innovation et ainsi de voir les aspects solides et ceux qui restent à mûrir.
N’oubliez pas : il est plus facile de trouver des fonds quand vous en avez… Il ne faut pas attendre d’être dans le rouge pour rechercher de l’argent !

 

Conclusion

Vous l’aurez compris, le management de l’échec est LE sujet pour réussir son innovation. Pour y parvenir les quatre conseils à vous donner :

  • Faire de l’échec une opportunité d’apprentissage et non de découragement,
  • Bien structurer sa vision pour laisser évoluer les projets sans risque de « fausse route »,
  • Associer à l’équipe projet tous les intervenants (techniques, commerciaux, mais aussi les distributeurs et les utilisateurs),
  • Organisez vos ressources en mode marathon.

Enfin, posons-nous la question… Ces obstacles insurmontables que l’innovation semble avoir sont-ils issus de la peur de l’échec ou de la peur de la réussite ? Peur de ne pas y arriver ou peur du changement ? Sentiment de honte face à l’échec ou de culpabilité de ne pas mériter un vrai succès ?

 


Pour aller plus loin

« The pursuit of Standard Operating Innovation », Sparksgrove (2015) ;

« Les obstacles à l’innovation en France : analyse et recommandations », Victor dos Santos Paulino, Najoua Tahri, dans Management & Avenir 2014/3 (N° 69) (2019) ;

« Innovation : osons échouer ! » Chloé Marechal, chef de projet IT/MOA chez Square (2020) ;

« Il faut échouer pour innover ! » Jean-Charles Cailliez (2020) ;

« 6 échecs historiques que tout entrepreneur doit avoir en tête » Capital.fr (2017) ;

« A quoi tient le succès des innovations ? 1 : L’art de l’intéressement; 2 : Le choix des porte-parole » Madeleine Akrich, Michel Callon, Bruno Latour (1988) ;

« L’innovation : Type d’actions, motivations et freins », André Letowski, Fondation MMA (2020)

Les effets structurants des financements publics

Lorsqu’on pense « financements publics » on pense apport financier pour accélérer le développement d’un projet. Mais saviez-vous que les critères d’accès aux aides publiques permettent également de structurer l’ensemble des fondamentaux de l’activité ? Découvrez les principaux effets structurants des financements publics sur votre activité.

 

Pourquoi un processus innovation ?

Pour beaucoup, l’innovation est une notion qui ne concerne que les entreprises actives dans un domaine technologique. Or, l’innovation est partout et s’applique à tous les niveaux d’une société. 

D’une part, l’innovation peut être définie comme étant un « processus qui conduit à la mise en œuvre d’un ou de plusieurs produits, services, procédés, formes d’organisation, modèles d’affaires, nouveaux ou améliorés, susceptibles de répondre à des attentes implicites ou explicites et de générer une valeur économique, environnementale ou sociétale pour toutes les parties prenantes »(1).

L’innovation n’est donc pas nécessairement définie par la création d’un produit ou d’un service disruptif, mais plus d’un élément nouveau au sein de l’entreprise. Digitaliser des processus internes peut relever de l’innovation par exemple. 

D’autre part, l’innovation, qu’elle soit incrémentale ou de rupture, est une démarche essentielle à toute entreprise ayant pour ambition d’être prise comme référence dans son domaine d’activité, de se démarquer de la concurrence et de maintenir un haut niveau de compétitivité.

L’innovation est alors le fruit d’une démarche globale, collective et structurée.

 

Les principaux axes de structuration de son innovation

  • Assurer une transversalité pour favoriser l’innovation

L’organisation en silos fonctionnels avec ses lignes hiérarchiques ne permet pas de faire vivre ce processus transversal d’innovation. Or il est rare que l’innovation soit seulement le produit du département de R&D

Plus généralement, elle nécessite la coopération interne et même externe avec de nombreux autres acteurs, notamment ceux qui sont au contact des clients comme les commerciaux ou le marketing, la production qui devra produire le futur produit, etc.

Dans un article paru sur fastcompany.com, Ben Schiller explique même que la diversité prise au sens large est bénéfique pour l’innovation et cite une étude qui a montré que les entreprises qui remplissent le plus les exigences de diversité annoncent en moyenne deux nouveaux produits par an, le double d’une entreprise classique.

  • Aligner le processus d’innovation sur sa stratégie d’entreprise

Toutes les entreprises n’ont pas la chance d’avoir à leur tête un “serial innovateur” comme Apple pour conduire un rythme continu d’innovations. Et les solutions trouvées par Google pour afficher l’innovation au quotidien des agendas de ses salariés ne sont pas transposables à d’autres entreprises, surtout en phase d’amorçage.

Se pose rapidement la question de la gouvernance de l’innovation dans les entreprises innovantes. Car l’innovation n’est pas seulement dans la technologie, ni dans les usages, elle doit trouver sa source dans les processus de décision.

Alors que les entreprises sont amenées à réfléchir sur leur raison d’être depuis l’instauration de la loi Pacte, cette vision de sa contribution à la société sera le filtre pour inspirer l’innovation. Parce qu’elle est un puissant levier d’engagement, la raison d’être permettra à toutes les forces de l’entreprise d’aligner leur effort d’innovation au travers d’activités de veille.

  • Améliorer ses processus comptables

L’innovation peut être vue comme un processus long terme nécessitant des intrants et ayant pour finalité la production et la commercialisation d’extrants innovants (2). Le début de l’activité d’innovation est caractérisé par de forts besoins en financement. Se pose alors la question de savoir si la gestion des résultats comptables engagée à ce stade permet d’obtenir des financements externes. De plus, cette rigueur et transparence comptable permettra de répondre à des enjeux d’asymétrie de l’information entre insiders et outsiders (actionnaires, financeurs, etc.).

  • Communiquer

Développer votre communication permet d’augmenter la proximité entre les différents acteurs et de véhiculer une vision commune. Il est idéal de communiquer avec chacune des parties prenantes de votre entreprise ainsi qu’avec les différents écosystèmes présents. Cette communication renforcera aussi une culture d’entreprise forte basée sur l’innovation pour susciter un sentiment d’appartenance à une communauté.

 

 

Comment les financements publics structurent votre activité ? 

Le montage de dossiers demande de respecter un cahier des charges précis. C’est l’occasion d’aborder des aspects fondamentaux qui peuvent vous aider à structurer l’ensemble des processus innovation de votre entreprise, à commencer par vous permettre de bien situer votre projet.

En effet, présenter une innovation spécifique ne suffit pas ! Il faut pouvoir identifier de véritables “points de rupture” économiques et techniques. Le montage d’un dossier permet aux équipes de bien situer leur innovation via une démarche prospective et définir une véritable roadmap pour atteindre les objectifs.

Par ailleurs, l’activité de recherche et de veille technologique et de marché, nécessaire au montage d’un dossier de financement, viendra nourrir la vision d’entreprise et inversement. Cet apport mutuel fera émerger les meilleurs axes de développements d’avenir pour votre entreprise qui trouveront alors une double résonance marché (par les opportunités business) et financière (par le support des institutions publiques).

Ce processus amène également à se questionner sur la cohérence stratégique et financière (ROI, time to market,…). Le coût présenté par le projet innovant doit s’intégrer dans la structure financière de la société. Cela passe notamment par la collaboration entre les services (finance, R&D, RH,…) pour que les projets d’innovation et de développement business de l’entreprise soient en adéquation sur le long terme.

La systématisation de cette vigilance financière essentielle s’intègre à un autre effet structurant amené par les critères des dispositifs de financements publics : la rigueur comptable.

Tout projet nécessite une bonne évaluation comptable. C’est d’autant plus important quand il s’agit d’immobiliser “la valeur de l’innovation”. Il faut donc développer des budgets cohérents. Cela signifie avoir une vision claire des dépenses qui vont être engagées : aussi bien des dépenses de personnel que des frais de sous-traitance, ou de l’achat de matières premières. Globalement, de tout ce qui sera investi et donc amorti. Les montants d’aides étant calculés sur la base d’un budget prédéfini, le montage de dossier constitue une très bonne occasion de gagner en rigueur sur le suivi et la gestion comptable de l’activité. Cela permettra, à terme, de mieux mesurer la rentabilité des développements par exemple.

La préparation de dossier de demande de financements publics vous amène également à anticiper certains points sur le plan juridique. Cela concerne par exemple la manière dont vous avez utilisé les données ou la façon dont vous avez protégé votre innovation.

Enfin, travailler sur des projets innovants vous donne un caractère différenciant qui vous est propre. Celui-ci va forcément servir votre communication aussi bien en interne qu’en externe. L’idée étant de montrer vos avancés et mettre en avant votre image d’entreprise innovante auprès de vos clients ou prospects. Cela permettra de les fidéliser et de les faire participer d’une façon indirecte à faire avancer votre secteur d’activité en leur apportant le sentiment gratifiant de contribuer à développer de nouvelles solutions. Bien communiquer au sein même de votre entreprise est tout aussi important pour mobiliser les équipes ou encore légitimer les investissements auprès de la direction.

Les effets structurants des financements publics

 

Références
(1) AFNOR. (2014). Management de l’innovation – Guide de mise en œuvre d’une démarche de management de l’innovation (Indice de classement : X50-271). La Plaine Saint-Denis: AFNOR Editions.

(2) Dutta S., Narasimhan O. et Rajiv S. (2005), « Conceptualizing and Measuring Capabilities: Methodology and Empirical Application », Strategic Management Journal, vol. 26, n° 3, p. 277-285.

Les conditions d’accès aux financements publics

Quels sont les principaux critères à remplir pour accéder aux financements publics ?

Les dispositifs d’aides publiques pour financer les projets innovants sont très nombreux et il est parfois difficile de savoir par où commencer. L’une des premières étapes est de savoir si l’entreprise et le projet sont tous deux éligibles à une aide publique. En effet, chaque appel à projets et chaque aide possède des critères qui lui sont propres. Cette importante spécificité des cahiers des charges fait de l’identification d’un dispositif de financement pertinent, une étape difficile et déterminante pour le succès de la future demande de financement.

Néanmoins, certaines conditions fondamentales sont communes à la plupart des dispositifs. Nous avons listé dans cet article les 3 principales conditions d’accès aux financements publics ainsi que quelques recommandations pour y voir plus clair.

Les fonds propres 

Le rôle principal des financements publics est de partager un risque technique plus ou moins élevé du projet par le biais d’un co-financement. En effet, les aides publiques représentent un apport à hauteur de 40% à 70% du budget du projet. Les financeurs publics portent donc une attention forte sur la capacité de l’entreprise à co-financer le reste des dépenses sur fonds propres. Cela se traduit par une règle d’or : 1€ d’aide pour 1€ de fonds propres.

Dans le cas d’une startup en création, il s’agira donc de prévoir des fonds suffisants pour débloquer les premières aides. Les aides d’amorçage de Bpifrance nécessitent généralement 20 000€ de fonds propres minimum.

A noter que le mix de financement du projet peut reposer sur l’utilisation de fonds propres, de financement public et de prêt bancaire, à parts égales par exemple. Les financements publics restent la source de cash la plus difficile à activer, d’où l’intérêt de bien comprendre les prérequis.

Comment faire si on n’a pas suffisamment de fonds propres ? Il est essentiel de pouvoir trouver des fonds propres suffisants, et pour cela plusieurs solutions sont possibles. Pour les startups cela peut être se tourner vers de la Love Money (environnement proche, amis, famille), obtenir un prêt d’honneur ou faire des apports en compte courant d’associés auprès des investisseurs ou auprès de d’amis. Une autre solution peut même être le développement d’une activité de conseil ou de services pour permettre de soutenir l’activité de R&D et avec les bénéfices enrichir les fonds propres. Pour les sociétés en développement, il est également possible de se tourner vers des levées de fonds, si la stratégie des fondateurs est en cohérence avec cette opportunité.

 

Le positionnement du projet 

Les financements publics sont dédiés à des dépenses précises et il faut donc, en amont du montage du dossier, avoir bien consolidé le projet en termes d’objectifs, de dépenses associées et de stratégie de l’innovation. Il est important de bien connaître ses points forts, ses axes de différenciation et sa proposition de valeur pour pouvoir les mettre en avant et les exploiter au maximum. Il faut également avoir bien défini le marché cible : les forces en présence, les caractéristiques des produits existants et les barrières à l’entrée. Enfin, un des prérequis de plus en plus demandé par les financeurs publics est l’impact du projet en termes sociétal, environnemental et social. Notamment, l’éco-conditionnalité des financements est un facteur prépondérant pour certains organismes (ADEME, Commission Européenne, notamment).

 

Le Business Plan

Se pose ensuite la question fondamentale du business plan, un prérequis important et systématiquement demandé par les financeurs publics. Tout entrepreneur le sait, c’est un exercice parfois périlleux, surtout au lancement d’un projet (et d’autant plus dans le contexte actuel). Il est cependant important et nécessaire de s’y pencher, afin de pouvoir démontrer, sur une période de 3 ans, la capacité de l’entreprise à générer un business rentable et à avoir des retombées significatives au niveau économique et en termes d’emploi pour les institutions. Même s’il sera amené à évoluer dans le temps, présenter un business plan clair, cohérent et défini sur moyen terme est donc indispensable pour pouvoir accéder aux aides publiques.

Un business plan présenté pour des demandes de financements privés est une excellente base mais il faudra le compléter et aller plus loin dans le détail des dépenses et de la stratégie afin de l’adapter à la vision projet. En effet, un deck pour des acteurs privés s’adresse au financeur en décrivant la stratégie globale de l’entreprise et son ambition, tandis que dans le cas des financements publics il faudra détailler l’impact du projet sur son business et présenter un business plan suffisamment réaliste au regard des attentes des financeurs publics.

 

Il existe évidemment des prérequis plus spécifiques en fonction du type d’aide demandé : la fiscalité de l’innovation implique les salaires et leur éligibilité tandis que certaines aides BPI requièrent d’avoir un potentiel d’attraction client ou de scalabilité, même pour les projets en phase d’amorçage. Les aides européennes quant à elles nécessitent de montrer la possibilité de relais de diffusion à l’international.

 

Comment savoir vers quel dispositif se tourner ? Faut-il se faire accompagner ?

Comme mentionné précédemment, les dispositifs de financements publics sont nombreux et ont chacun leur cahier des charges et leurs prérequis plus spécifiques. Il peut être difficile de savoir vers lequel se tourner et de savoir si l’on remplit bien tous les prérequis essentiels. Les cabinets de conseil spécialisés sont là pour aider les acteurs de l’innovation à identifier l’aide la plus adaptée à leur projet, et permettre d’affiner le dossier en respectant tous les critères. Ils peuvent accompagner les entreprises de toute taille dans ce processus minutieux et les amènent à questionner et challenger leur stratégie ainsi que la cohérence de leur projet afin qu’il soit en adéquation avec les objectifs et les critères des financements publics.

 

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